LaTaupe11er décembre, voilà c’est l’heure d’attraper les mots, de de les inviter à sortir. Juste saisir l’instant, regarder par les fenêtres celles de la maison, du monde, de notre tête. Trois fenêtres alors, plus ou moins grandes, plus ou moins ouvertes, avec ou sans rideau. Par où commencer ? Déjà presque la nuit qui vient, le soleil fatigué de briller de ce côté-ci de la Terre, pourtant si présent durant cet automne lumineux. Une envie d’hiver, il a sans doute, et de froid. Il fait appel au gel, brutal et bienvenu. Dehors c’est bon quand on a un dedans où se lover, un dedans à soi, un nid quoi, pas un bout trottoir ou un carton. Il y a très longtemps de ça on voyait par là un clochard qui vivait dans une boîte sur roulettes, souvenir de lui se cuisant un ragoût de cous de poulet, sur un réchaud. Il racontait que ça allait comme ça, il semblait heureux. Nous, on comprenait pas, cette simplicité-là. Et même on croyait que le monde allait changer. Que les belles idées allaient forcément se répandre, se répondre. C’était il y a si longtemps ! On avait une sorte d’innocence, on n’imaginait pas qu’un jour le bien commun serait malmené, on croyait encore au toujours, au plus jamais. On se disait que c’était simple qu’il suffisait d’observer partout le monde et de rassembler tout ce qui semblait fonctionner. C’était il y a longtemps. On disait clochard à cette époque.

Ce matin, c’est le 2, la mésange frappe aux carreaux de la maison, on dirait qu’elle veut parler.

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